• Je te devine allongée juste là, à me regarder. J'ai envie de te dire tout un tas de choses, je ne sais pas par quoi commencer, j'ai peur que ça soit trop niais, je voudrais te dire des trucs comme "tu as complètement changé ma vie" et puis en fait ça ne sort pas parce que je suis trop timide, je réfléchis à ce que je pourrais bien dire sans avoir l'air gênée et puis tu m'arrêtes net dans mes réflexions, tu me demandes de te laisser dormir encore un peu...

    ...un peu triste, j'enlève ma main de ton dos et je vais me recroqueviller à l'autre bout du lit...et je t'entends qui respire...et chaque fois que je sens les draps qui bougent dans mon cou, j'espère que c'est toi qui viens me prendre dans tes bras et me serrer fort, encore une fois avant que tu ne partes, mais tu dors. J'ai envie d'aller m'enfouir dans le creu de ton cou, de t'embrasser mais je te laisse dormir. Quand tu dors, j'ai l'impression que tu es loin, loin de moi, je me sens seule. J'ai fais un rêve où tu ne m'aimais plus. Je me sens seule, j'ai froid.

    J'attends que tu te réveilles. Encore dix minutes et le réveil va sonner je le sais. J'attends que tu te réveilles mon amour.


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  • Tu es sur le quai d'en face et j'essaie que sur mes lèvres tu lises "je n'ai pas eu mon câlin..." . J'ai envie de pleurer tu le sais aussi bien que moi, mais peu importe... j'avais envie de t'embrasser...trop de monde dans ce foutu métro...je ne t'ai même pas dit je t'aime alors que j'en mourrais d'envie... tout se termine toujours trop vite...

    ...chaque fois que je te quitte, j'ai l'impression de mourir...


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  • Il y a des choses comme ça, qui vous tombent dessus d'un coup. T'as l'impression de t'y être préparé et puis finalement non. Pendant presque deux mois je me suis imaginée être avec elle, je m'imaginais lui donnant la main dans la rue, lui souriant avant de fermer les yeux pour partir vers d'autres rêveries nocturnes, lui parlant pendant mon ptit déj, l'embrassant à la sortie de la douche et puis d'un seul coup, tout ça c'est arrivé. En vrai. Des jours à s'imaginer et au bout du compte finir par croire que tout resterait dans ma tête. Pourtant je devrais avoir l'habitude de tout ça...prendre la main, embrasser, dormir à deux, etc... je connais par coeur...douche avec Stéphanie, faire l'amour avec Jade, embrasser Caro...tous ces prénoms qui sonnent encore plus fades qu'à l'époque où je "sortais" avec ces demoiselles...tous ces gestes que j'ai répété sans cesse sans y être, mettre de la tendresse par habitude tue la tendresse...trop sensible, moi, et pourtant insensible face à celles qui disaient m'aimer. Combien de fois ai-je dit "ça ne va plus je préfère qu'on s'arrête là...". Je ne sais plus. Ce n'est pas par prétention ni pour étaler mes conquêtes que je m'exprime ainsi, juste un constat de ce que j'étais avant. Avant elle. Je me considère et me considérais comme une pute. Elles m'appelaient et je venais. Flashback : Téléphone, je me réveille, il est 17h de l'après-midi, je transpire, il fait trop chaud j'ai dormi habillé, j'ai les yeux flous. C'est E. "Viens". Et me voilà sous une lumière qui claque et qui blesse, métro, je suis ballottée de wagon en wagon et ma casquette ne suffit pas pour cacher mon amertume à la foule indifférente. J'ai mon soutif noir en dentelles, le sexy que T. m'a offert il y a un mois. Je n'ai envie de rien si ce n'est de continuer à dormir. Rue *** , interphone, ça sent la peinture et le vieux bois. Elle m'a entendu dans l'escalier, la porte est ouverte. Je n'ai qu'à rentrer, fermer derrière moi et je sais qu'elle est là, allongée sur le sofa, à moitié nue, à tirer sur son joint. Je sais mais maintenant je préfère ne plus y faire attention, qu'il y a un rail de coke sur la table basse. Elle me regarde et ris. J'ai encore droit à toutes ces flatteries, et elle vient et elle me désape, avec son espèce de sourire qu'elle essaie de vouloir charmeur...soutif baggy, je la repousse, elle me dégoûte...Elle s'agite un peu trop, me demande si je l'aime...je reste pensive...elle ne veut pas savoir, elle fait semblant de pleurer et comme toujours je viens la prendre par les épaules en la massant doucement, mais au fond je me fous de tout ce qui peut contribuer à son bien -être, je me fous de cette fille, comme de tout le reste...je ne fais que m'occuper et profiter du fait que je plais à des femmes qui plaisent dans les vitrines. Elle est belle oui E. Brune aux yeux bleus, poitrine comme il faut, les fesses bien faites et tout ce qui va avec. Elle est belle. Mais absente de mon coeur. Je me demande si le terme "faire l'amour" convient avec ce genre de personne et dans ce genre de situations. Bien que je haïsse ce mot, on pourrait dire baiser, oui baiser pour baiser. Et me voici à la fenêtre à fumer, les yeux clos et j'écoute la rue. Elle, je me fous de savoir ce qu'elle peut bien faire en ce moment même. Et là voilà derrière moi à rire et à glousser, à dire "c'était bien" avec ce sourire stupide, et pourtant quand elle m'oblige à tourner la tête pour la regarder je ne peux m'empêcher d'être surpris une fois de plus par la beauté de ses yeux. Et je tire une taffe de plus en toussotant, et tout change, le nocif roulé fait son effet, je me détends et elle le sent. Après je ne sais plus très bien ce qui se passe...quelques heures après je suis de nouveau dans le métro, avec ce goût dégueulasse du joint qu'on a tiré jusqu'à la dernier latte sur les lèvre, l'odeur forte d'E qui me colle à la peau et dont j'aimerais me débarrasser au plus vite. Douche, je me lave et me lave encore, je veux que ça parte. Je me sens mal, tout est trouble, je veux dormir. Je vais me coucher. Je dors. Oublier.

    Maintenant tout ça n'est que passé. J'aime. J'aime. Qu'elle plaise ou non je m'en fous, qu'elle ait les mensurations parfaites je ne m'en soucie pas. Je l'aime.

    Je l'aime.

    C'est la tendresse qui était restée enfermée en moi depuis cet "accident" qui me restera à jamais, qui demande à s'échapper. Une fois que cela s'envole de mon être, je ne peux plus la contenir. J'ai envie de l'aimer, de la rendre heureuse, de la prendre dans mes bras, de la regarder dormir, de la rendre heureuse encore, de la faire rire, de l'embrasser, de lui caresser le visage pour qu'elle s'endorme, la rassurer, la consoler, l'emmener loin, juste être tendre, l'écouter parler, regarder la nuit avec elle, la manger, passer ma vie avec elle. Son absence représente ma non-vie. Elle n'est pas là, je suis discrète avec l'extérieure. Je ne parle pas énormément, je suis calme, j'écoute ce qu'on me raconte mais n'y fais pas trop attention, je ne pars plus dans des délires puérils comme avant, et lorsque je ne parle pas et que mes yeux sont faces au vide, c'est que je pense à elle, un peu plus que d'ordinaire. Elle est omniprésente dans mon esprit. Ce matin j'ai souri en nous imaginant enlacées sur mon lit des heures, sans rien dire si ce n'est un je t'aime de temps en temps...J'attends le vendredi et j'essaie de contenir mon impatience pour éviter de déprimer. J'essaie de rester dans état d'esprit calme et posée. J'essaie de ne pas trop penser et je m'occupe. Je l'attends, j'attends mon éveil, avec elle. C'est avec elle que je vis. Et plus rien n'a d'importance à part elle.

    J'oublie tout, je suis unique dans l'instant.

    Je t'aime comme je ne pourrais jamais aimer personne, je le sais, je le sens. Je t'aimerai jusqu'à ce que je disparaisse et même plus encore...


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  • (Je m'abstiendrai de choisir des prénoms ridicules pour chacun des deux poètes, parait-il que ce genre de choix peut influencer le correcteur, positivement certes mais aussi négativement. Je me limiterai donc à deux lettres B et R...).

     

    R : Je viens à l'instant même de terminer la lecture de votre dernier poème.

    B : Tiens donc...votre avis m'intéresse, je vous avouerai que l'autocritique n'est pas mon fort, les faux modestes m'insupportent.

    R : Avec plaisir. - silence - A vrai dire je l'aime et je ne l'aime pas.

    B : Ah...Voilà une réponse comme je les aime...

    R : Attendez que je m'explique avant de m'inonder de votre sarcasme très cher ami !

    B : Hum je vous en prie, abandonnez ce ton précieux pour faire le blâme ou l'éloge de ma production.

    R : Comme vous voudrez. Bon. Je l'aime pour le style, la forme, tout ce qu'il qui s'en dégage.

    B : Et vous ne l'aimez pas ?

    R : Je ne l'aime pas pour son pessimisme navrant, presque accablant. Il fut un temps où je vous connaissais plus heureux, plus jouasse ? , plus vivant.

    B : J'ai composé ce poème il y a quinze jours après ma sortie de l'hôpital.

    R : Ahem, autant pour moi. Que vous est-il donc arrivé ?

    B : Je sors d'une dépression.

    R : Oh ! Je vois... je devine aisément mais non sans un certain effroi, les causes de votre séjour en milieu hospitalier.

    B : Peu importe... Changeons de sujet. Parlez moi plutôt de façon plus pointue de ce que vous avez aimé dans mon poème.

    R : Hum, si vous le souhaitez... Cependant, bien que je connaisse le contexte dans lequel vous avez enfanté votre prose, je ne retire pas ce que j'ai dit : le ton pessimiste de votre poème est accablant.

    B : Voyez-vous ça, "accablant". Je ne savais pas que la dépression pouvait amener à pondre des poèmes d'une gaieté  resplendissante et d'une envie de vivre criante.

    R : N'allons pas jusque là voulez-vous. Je pense juste que rester éternellement dans une optique pessimiste n'est pas une très bonne idée et au final n'a pas grand intérêt.

    B : Permettez-moi de vous contredire. Tout d'abord je ne me complais pas dans ma douleur, je l'exorcise.

    R : Vraiment ? C'est un argument facile.

    B : Je ne crois pas non. Voyez-vous, pour moi c'est un besoin. Mon unique moyen d'hurler ma douleur est l'écriture. C'est...comment dirais-je, vital. Il y a un canevas infini de vers à tisser lorsque l'on a en nous les mailles de la souffrance qui se déchirent.

    R : Ne soyez pas trop emphatique non plus... Il est vrai je le conçois, qu'après quelques évènements pénibles qui soient, le poète a tendance à trouver là, matière à littérature, cependant il suffit de lire les classiques, même le maître du spleen que je ne prends même plus la peine de nommer a su nous laisser des vers, des poèmes resplendissants de bonheur.

    B : Oui enfin...

    R : Mais voyons, quel intérêt y a-t-il à rester embourbé dans ses idées noires ? Aspirons plutôt à la beauté mon ami ! Voyez donc le bonheur autour de vous et changez-le en poésie ? Pourquoi vouloir en ajouter à la douleur ? Ah quoi bon ? Expliquez moi car je ne comprends pas. De mon côté, j'exorcise la douleur en mangeant du bonheur et mes mots sont plus doux à l'oreille lorsqu'ils chuchotent d'agréables rêveries.

    B : Je vous comprends... Mais nous ne fonctionnons pas de la même manière mon ami. Je n'ai pas votre éloquence, je ne sais pas raconter à mon psy ce qui me torture sans employer des tournures idiotes comme "je ne sais pas, je vais mal car je ne me sens pas bien", je...

    R : Vous parlez par la bouche de Pangloss...

    B : - rires - On peut le voir comme ça... Oui je disais donc, je ne sais pas m'exprimer correctement à l'oral, j'ai besoin de réfléchir et de poser les mots justes sur ma souffrance. C'est comme si, au moment où mon dictionnaire intérieur trouvait le mot, ce mot qui décrit à la perfection ou du moins qui  écorche le moins possible le sentiment qui vous oppresse, je comprenais tout.

    R : Vous comprenez ?

    B : Je comprends ma douleur puisque je l'ai atteinte par les mots. J'ai retranscrit un sentiment, une émotion par des mots et ainsi l'émotion, le sentiment qui m'étouffait sans que je puisse l'atteindre, devient palpable par la prose. Et voyez-vous lorsque vous dites qu'écrire sa douleur n'apporte aucune satisfaction vous vous trompez...

    R : Etrange paroxysme...

    B : L'envolée verbale qu'elle soit douloureuse ou non, est toujours source ce satisfaction. Au final même les mots ne comptent plus, le poète est un artisan qui façonne les émotions à la manière de Rodin.

    R : Artisan... Hum, vous vous "envolez" un peu trop justement mon cher, restez donc dans la discussion.

    B : Peu importe si je m'égare, je veux vous faire comprendre mon raisonnement.

    R : Bien, continuez.

    B : Merci. Donc si vous partez du principe que l'envolée verbale est déjà un plaisir en soit, ajoutez à cela le plaisir ineffable de pouvoir retranscrire la douleur universelle et vous obtenez un orgasme ... non le terme est trop cru, vous obtenez l'apothéose. Parvenir à retranscrire la douleur universelle ! Quoi de plus sublime ?

    R : Votre raisonnement tient la distance. Mais je ne m'incline pas pour autant. Voyez-vous, je considère l'apologie de la douleur comme une absurdité. Réunir des êtres autour de la " douleur universelle", comme vous dites si bien, n'est pas si glorifiable que ça. C'est un appel navrant au laisser-aller, à la noyade dans son propre microcosme. C'est l'appel au suicide collectif, à la dépression universelle.

    B : Non, à la libération universelle, tout le monde, tous ceux qui souffrent, quelles que soient les causes, ressentent au final la même souffrance et aspirent par là à la même  libération.

    R : Vous allez trop loin, j'ai l'impression d'écouter parler le dernier curé à la mode qui voudrait empoisonner une bande d'adolescents mal dans leur peau, de ses croyances perfides sous des faux airs de révolution libératrice.

    B : Amen.

    R ; D'ailleurs en parlant d'adolescents tourmentés, je vais vous parler de l'effet qu'à votre soit disant "libération universelle" sur eux. Sachez mon ami que de nos jours, le jeune qui est confronté à la moindre difficulté de l'existence se met à "déprimer" et à citer Baudelaire en exemple : "wuech maman, va te faire foutre tu peux rien me dire j'ai la spleen attitude".

    B : Haha...les jeunes. Ceux qui citent le maître incontesté pour justifier leur moindre petit tourment sont des ignorants et des idiots et le poète n'a que faire de ces gens. Quand je vous parle de libération universelle, il av de soi que les gens amenés à la comprendre et à la ressentir sont ces gens pour qui tout n'est que sensibilité, tout n'est que source de littérature, tout évènement n'est qu'une des molécules qui composent le titan poésie.

    R : Bien, dans ce cas, j'accepte déjà un peu mieux votre logique.

    B : - soupir - Mais... ?

    R : Mais je pense que bien que l'on soit l'être le moins dépourvu de stupidité ce n'est pas pour cette raison que l'appel au suicide ne reste pas un appel au suicide. Regardez Goethe...censuré pour son apologie du suicide.

    B : Vous ne comprenez pas, les plus belles œuvres sont les œuvres de la douleur. La souffrance fait éclore en vous des mots inconnus qui vous poussent au paroxysme de la beauté du mal et de la douleur.

    R : Déjà dit ça, "Les Fleurs du Mal".

    B : Désolé, je suis un tant soi peu "cliché", mais je vous l'ai dit l'oral n'est pas mon point fort.

    R : Peu importe continuez.

    B : Merci. Pour moi les œuvres les plus vraies, les plus belles sont celles qui jaillissent de la souffrance, celles générées par la folie. Le tourment est admirable à la lecture. Ne pas se tuer  et ne pas vivre, stagner dans la non-vie et de là, donner naissance aux plus beaux vers que la poésie n'ait jamais connue. Le reste, tous ces poètes qui disent trouver satisfaction à rester dans leur mièvrerie remplie de pépiements grossiers de fleurs trop belles pour que l'on ait envie de les regarder, je trouve ça, excusez moi du terme, infâme.

    R : Vous exagérez ! A votre tour de m'écouter maintenant.

    B : Avec plaisir.

    R : Voyez-vous, comme dans toute forme d'art et comme dans tout d'ailleurs, si l'on réfléchit bien, il y aura toujours ceux dont les mots quoi qu'ils essayent de retranscrire, ne pourront  jamais dépasser le ridicule et ne pas sentir le réchauffé. Dans ce que vous avez dit je vous retourne l'argument. Combien de petits gens se sont essayés à décrire votre "souffrance universelle" sans jamais y parvenir. Ces gens là, qu'ils veulent décrire l'horreur ou l'explosion de la joie, ne sont capables de rien. Ils ne font que  s'enfoncer eux-mêmes à coups de clichés et de propos sans aucun sens. Maintenant oublions ces gens voulez-vous et imaginons - quel dommage que nous ne puissions qu'imaginer, enfin... - imaginons que nous ne sommes entourés que de gens à la sensibilité plus ou moins exacerbée et aptes à recevoir la vraie littérature.

    B : Bien...

    R : Voilà, basons-nous là-dessus pour éviter à l'avenir d'inutiles élucubrations. Je reprends mon explication. Pourquoi donc s'apitoyer inutilement sur son sort, pourquoi ne aps aspirer à autre chose, à la gaieté. Prenons un exemple : l'amour.

    B : Hum, vous aussi vous faites dans l'universel.

    R : Si on veut oui. Bon. Vous, le poète au génie incontesté êtes sous l'emprise d'une femme.

    B : Intéressant...

    B : Je vous l'accorde - soupire nostalgique et sourire en coin - Bref oui, vous êtes sous l'emprise de l'amour. Dans cet état d'esprit vos vers sonneront plus joyeux, vous vous abandonnerez plus facilement à filer la métaphore amoureuse que la métaphore ténébreuse. Et pourtant, vous ne tombez pas dans la niaiserie. Au lieu de plonger dans l'explosion de la douleur vous plongerez dans l'explosion du bonheur et le plaisir de créer l'envolée verbale restera le même..."déesse lasse tu es la faille aspirant toute l'amertume du monde, monde qui ne trouve nul égal à la resplendissante apparition de ton sourire". Mon dernier poème. Affreux car non douloureux ?

    B : Avant de reprendre votre citation, j'aimerais revenir sur ce que vous avez dit, juste précédemment. A mon goût, la douleur est plus facilement approchable que le bonheur et la célébration de la vie l'amour et de tout ce qui va avec. La perception de notre douleur est unique parce qu'elle nous appartient, elle est en nous, elle nous ronge, nous la connaissons mieux que personne. Mais le bonheur, le bonheur ne nous appartient pas. On ne peut avoir le bonheur ancré en soi. Et en ce la je vous dirai que l'aspiration au bonheur est une souffrance, la souffrance majeure du poète d'ailleurs, si je puis me permettre une généralité.

    R : Si l'on vous écoute, il n'y a donc aucun bonheur...

    B : Pour moi le bonheur, la beauté, sont inatteignables. On peut s'en approcher si l'on s'appelle Verlaine ou Apollinaire mais autrement...

    R : "Photographie tu es le champignon brun..."

    B : - soupir - Oui Apollinaire... Enfin laissez moi terminer ou je vais m'embrouiller.

    R : Allez-y, allez-y.

    B : Les poètes aspirent à l'idéal. Je dis bien, ils aspirent. Et aspirer sans jamais y parvenir, c'est souffrir. Je n'ai jamais voulu décrire mon sentiment amoureux car j'ai trop peur d'être tout "emmièvré" car en plein dedans. Dans votre poème, cette déesse lasse dont vous parlez, vous l'admirez et vous en souffrez.

    R : Pourquoi ça ?

    B : Parce qu'elle vous échappe, vous l'idéalisez et même dans un sentiment amoureux qui au départ est censé être un sentiment heureux, vous souffrez encore... "Hiver froide de ton absence..." Pour conclure je vous dirai que le bonheur n'est pas approchable, toute aspiration au bonheur est vaine. Mais ce n'est pas une critique négative, car dans cette recherche du  non-atteignable, il y a souffrance et c'est de cette souffrance que sont nés des poèmes que l'on cite encore dans les devoirs de dissertation de nos chers petits lycéens. Le bonheur n'est pour moi qu'un mécanisme comme un autre de la création poétique vers l'essentiel, c'est-à-dire l'explosion de la douleur en un feu d'artifice sanglant.

    R : Sympathique antithèse pour finir une discussion en beauté.

    B : Ahem... merci.

    R : Et finalement avec tout ça je ne vous ai toujours pas dit ce que j'aimais dans votre dernière production. Venez donc au salon que nous marivaudions un peu.

    B : Huhu, comme tout cela est d'un mondain déplacé.

    R : Peu importe, rien n'a d'importance au final, comme chantait Ferré "et tout le reste n'est que littérature"...

     

    Ici donc la magnifique écriture d'invention qui m'a value mon seize et demi au bac blanc de français...mdr voui voui c'est le quart d'heure on se la raconte un peu... ^^ et rien que pour énerver tout le monde la voici la voilà l'appréciation du prof :

     

    Style personnal et original, très bon devoir...

     

    Ouarf pour une fois que je trouve un ptit truc qui peut me rendre justice hein désolée.... =)

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